TogNoth pousse sa main vers le centre du réacteur.
L’énergie tout autour est telle qu’il peine à faire le moindre pas. Il avance de quelques centimètres. Puis, encore de quelques autres. Soudain… le silence. Au cœur du tokamak, comme dans l’œil d’un cyclone, tout est calme. Il y trouve un autel ancien en pierres gravées de signes inconnus. Lorsqu’il y pose les mains, des notes sonnent. La reine des méduses prend le contrôle de ses doigts et entame une mélodie. Un éclat blanchâtre l’aveugle. Il cesse de pianoter, mais la musique, elle, continue. Le Sonorus frappe un drone de sa grande queue, le faisant éclater en une gerbe métallique. Le vaisseau baleine s’agite dans l’atmosphère, tentant d’échapper aux griffes du Junning.
Les robots le poursuivent sans relâche, malgré les lourdes pertes qu’ils subissent. À l’intérieur, Wuxia, Orémia et Itchoo se serrent les uns contre les autres. Ils ignorent comment ce véhicule fonctionne, ils ne peuvent rien faire. Ils ont peur. Le Sonorus tremble et crie de douleur sous la pluie de coups qu’il reçoit. Dans ses haut-parleurs, une musique se fait entendre. Il plonge vers le sol à toute vitesse. Devant TogNoth, Enabol, le pilote du Sonorus, se lève. Ce n’est pas un être humain, bien qu’il en prenne la forme. Son corps est composé de lumière, d’éclairs de plasma. Pourtant, sa présence inspire le calme. TogNoth n’a jamais rien connu de tel. La tempête se résorbe.
La plage vitrifiée se durcit. Ils sortent du réacteur. Les oreilles noires sont là, attentives, impressionnées. Seul le son des vagues déferlant sur le sable est audible. Au loin, TogNoth aperçoit une baleine se dessiner dans le ciel. Le Sonorus arrive, poursuivi par les drones du Junning. Le Junning! Cachez-vous! crie une oreille noire. Les petits cyborgs s’activent. Ils montent dans les carcasses des pétroliers en ruine, entrent dans des abris sous la plage, se préparent au pire. Enabol approche de TogNoth. Sous l’impulsion de cet être énergétique, ils s’élèvent dans les airs.
Le Sonorus plonge vers eux, ouvre la gueule et les avale au passage avant de repartir vers l’espace.